Réflexion à propos de la photo de mode.
Je suis mauvaise en photo de mode.
Je m’en porte bien. Cela me convient.
J’ai bien connu une période au cours de laquelle je me cherchais, artistiquement parlant. Persuadée de faire original avec des photos plus ou moins punk, ou ayant trait à la mode « alternative ».
Mais ça restait futile, vide.
J’ai finalement cessé de m’intéresser aux photos trop lisses de modèles bien coiffées, maquillées habillées, dans des postures sophistiquées, dotées par dame nature de la fameuse « taille mannequin », posant sous la lumière artificielle.
Je me suis lassée.
Dans la vie de tous les jours, je suis hyperémotive.
En photographie, je veux suggérer l’émotion. Pas besoin d’un modèle d’1m70 ni de vêtements taille 34 pour cela, non ? Une femme n’est pas un porte-manteau.
Je veux photographier des gens trop petits, trop grands, trop gros, trop maigres, des pâtes d’oie autour des yeux, des ventres vergeturés, et toutes ces choses pourtant si ordinaires qui nous définissent physiquement, individuellement.
Des visages. Beaucoup de visages, et beaucoup d’yeux.
Et des corps sans visages, des corps dont l’attitude peut tant révéler.
Je veux du monochrome, des bains de lumière, du soleil, de la brume. Jamais de studio. Jamais de murs sans fenêtres.
Voilà ce que je désire, égoïstement, en photographie. Et j’ai besoin de peu. Mon fidèle boîtier d’entrée de gamme. Mon petit 50mm f1/8. Des êtres humains, tels qu’ils sont. De la lumière, telle qu’elle vient.
Mélissa
Model : Mélissa (take a look at her own photography work on http://smaragdi.fr/)
© Elisabeth F. Teruel 2013. All rights reserved.