Professionnels VS amateurs

Je suis fatiguée.
Il y en a plein le web, on n'en peut plus. Un espèce de débat simpliste et manichéens entre les professionnels qui déplorent la démocratisation de la photographie (jadis réservée à l'élite ?), et les "nouveaux photographes", amateurs ou auto-entrepreneurs, tueraient la profession.

C'est comme s'il n'y avait,

d'un côté, que les jeunes amateurs gosses de riches qui shootent gratuitement des images sans intérêt couvertes d'effets dégueulasse "instagram-style",

de l'autre, les photographes professionnels qui pratiquent des prix normaux (donc exhorbitants), ont 40 ans d'expérience et ont commencé à l'aire de l'argentique

et au milieu, la mère au foyer qui a pris un statut auto-entrepreneur et fait des photos de mariage les samedis.

Bizarre, comme catégorisation. Le plus bizarre, dans l'histoire, c'est qu'apparemment, c'est la catégorie à laquelle on appartient qui détermine la qualité de notre travail, et pire encore, la légitimité de notre passion.

C'est en tout cas ce qui ressort d'articles aigris du style de celui-ci commencent à me courir. 

Il faut donc être Cartier-Bresson pour avoir le droit de tenir un appareil photo. Sinon, c'est qu'on est incapable d'en faire une correcte. Sinon, on est un branleurs; Sinon, on pique le boulot des "vrais" photographes (qui ne font pas forcément de meilleures photos, que la chose soit dite).

Et bien vous savez quoi, je fais partie de la troisième des catégories citées plus haut. Oui, c'est vrai, je pourrais me satisfaire de mon statut de ménagère, laisser le boulot aux Grands, et me contenter, si j'y tiens tellement, de photographier mes gosses et des oiseaux. Je vous remercie, mais non merci.
Et vous savez quoi, j'ai aussi fait partie de la première catégorie. Parce qu'il a bien fallu commencer quelque part et subir les influences (néfastes, je reconnais) de cette génération "tout numérique" à laquelle j'appartiens (oui, j'ai eu l'outrecuidance de naître trop tard pour connaître l'âge d'or de la photo, l'aire argentique toussa).

L'important, c'est d'évoluer. L'important, c'est d'assumer que son travail soit imparfait et critiquable, et tendre vers le progrès. 
L'important, c'est d'apporter sa vision du monde à travers son objectif.

C'est pas de savoir si sous prétexte qu'on est un "true" on est meilleurs qu'un "fake".

PS : les pros, arrêtez de vous la péter dans vos blogs -_-" c'est terrible, cette impression qu'on a d'être pris pour de la merde quand on vous lit, c'est une atrocité.

Hiljainen